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  • Photo du rédacteurNicolas

Peut-on parler d’esclavage en Suisse ?

Êtes-vous confortablement assis ? Sur votre canapé, à votre bureau ou à votre table de la salle à manger ? Peut-être avec un verre d’eau, une tasse de café ou un bon jus d’orange pressé ?



Peut-être êtes-vous en train de penser à cette journée qui démarre ? Peut-être êtes-vous en train de remuer dans votre esprit ce que vous allez faire aujourd’hui et comment vous allez le faire ? Peut-être pensez-vous déjà à ce soir : un peu de sport, un bon petit repas, un petit film et au lit ?


Peut-être envisagez-vous déjà votre week-end : restaurant avec votre petit(e)-ami(e), balade au bord du lac, grasse mat’ et sortie entre amis ?


Une vie tranquille, sans heurts et dirons-nous une sorte de luxe.


Mais pendant ce temps, saviez-vous qu’à travers le monde environ 25 millions de personnes sont victimes de la traite d’êtres humains et que le désespoir est leur seule nourriture ?


Selon Fedpol on parle de traite des êtres humains lorsqu'une personne est recrutée, entremise par le biais d'intermédiaires et exploitée par la violence, la tromperie, la menace ou la contrainte.


Les esclaves de l’époque n’ont rien à envier aux esclaves “modernes” d’aujourd’hui. Ceux-ci sont victimes de travail forcé, de prostitution, de prélèvement d’organes, de trafic d’enfants à des fins sexuelles ou encore de pornographie pour ne citer que quelques-uns de ces sévices.


Femme en train de pleurer devant son miroir

“Il y avait beaucoup de violence, des insultes et je ne comprenais pas” témoigne à la RTS une femme victime de violence domestique à Genève, forcée de travailler pour une famille qui lui avait confisqué son passeport.


“...on prend des coups très violents, on se fait cracher dessus, tirer par les cheveux” témoigne Nadia qui nous raconte son expérience tragique du porno: “J’ai tourné comme seule femme avec 35 types. Tous masqués [...] J’avais dit : pas de scato, pas d’uro, pas de zoophilie. Il a fallu que je me batte sans arrêt.”


Privés de leur droits fondamentaux, les esclaves des temps modernes sont pris au piège. Ils génèrent un revenu mondial d’environ 150 milliards de dollars estime l’Organisation Internationale du Travail (OIT). La part belle revient aux femmes et aux filles qui représentent 79% de ce marché juteux.



Qu’en est-il en Suisse ?


Si vous croyez que la Suisse est aussi blanche que sa croix en matière de trafic humain vous vous trompez, d’après Fedpol les victimes d'exploitation sexuelle en Suisse viennent généralement de l'Europe du Sud-Est, en particulier de Roumanie, de Hongrie et de Bulgarie. Mais elles peuvent aussi être suisses ou originaires de Thaïlande, du Nigéria, de Chine, de la République dominicaine ou de l'Afrique de l'Ouest.


Souvent les auteurs attirent leurs victimes par des promesses de vie meilleure, d’argent, d’emploi ou encore par la méthode du “loverboy”. Les tortionnaires usent de tromperies abjectes pour appâter leurs proies.


Puis, comme l’explique si bien le site de la prévention Suisse de la criminalité, dès son arrivée en Suisse, la femme est piégée. Les trafiquants la dépouillent souvent de ses papiers et de son billet de retour. Ces documents sont remis au souteneur ou à l’exploitant de bordel qui a « commandé la marchandise » contre paiement du prix convenu ou d’une commission. Pour amortir cette prétendue dette, les femmes sont forcées de travailler dans des salons de massage illégaux, dans des saunas ou d’autres clubs de l’industrie du sexe, sur la voie publique ou pour des services d’escorts. Pour rendre les femmes dociles, les souteneurs et les exploitants de bordel utilisent la menace, la violence physique, psychologique ou sexuelle, des médicaments ou des drogues.


Sumalee* témoigne de ces agissements: à 26 ans, elle a quitté sa Thaïlande natale dans l’espoir de vivre une vie meilleure en Suisse. Mais le cauchemar commence dès son arrivée : surveillée jour et nuit, elle est traitée comme une esclave sexuelle et doit rembourser une prétendue dette de 30 000 francs au propriétaire de la maison close.


Malheureusement la plupart du temps ces crimes restent impunis, cela se passe dans l’ombre et les victimes sont dépouillées de leurs droits fondamentaux et de leurs espoirs. Les auteurs s’en prennent aux plus démunis et profitent de la détresse d’autrui.


L’ONU essaie de faire réagir les gouvernements, cependant la lutte reste difficile. Les États membres ont adopté la résolution 68/192 pour l’amélioration de la coordination de l’action contre la traite des personnes et ont proclamé le 30 juillet “Journée mondiale de la dignité des victimes de la traite d’êtres humains”.


Avant de conclure par le mini-clip sur le droit de l’Homme : no 4 “Pas d’esclavage”, je souhaiterais connaître votre avis. Selon vous, que devrions-nous faire en Suisse pour mettre fin à ce fléau ?


Merci pour vos réponses que vous pouvez laisser en commentaire.


Et si vous avez aimé cet article ou que vous considérez comme important de sensibiliser votre entourage à cette cause, n’hésitez pas à partager cet article autour de vous.

*nom d’empreint

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